La commune

La Puisaye : « La terre où l’eau abonde »

 

L’origine du nom de la commune de « La Puisaye » tient à l’omniprésence de l’eau, avec la Meuvette, ancienne rivière de flottage(1), les étangs de la Benette, d’Haron et de Rouge, et les nombreux puits (anciennement puis)(2) dont le nom serait dérivé. Le nom du village se trouve mentionné dès le XIème siècle dans des Chartes entérinant des échanges entre les religieux ou notables du village et l’abbaye de Saint-Pierre de Chartres. Il prend successivement les noms de Puteosa villa en 1225, de Puitheosa en 1312, de La Pizaye en 1409 et de Puiseia en 1626. Une déclinaison qui explique pourquoi les habitants de la Puisaye s’appellent les Puitéosains et les Puitéosaines.

2050 hectares pour 278 habitants

La commune est située aux confins du Perche, du Thymerais et de la Beauce. Son altitude varie entre 170 m et 270 m au-dessus du niveau de la mer. Elle s’étend sur 2050 hectares répartis entre terres agricoles et forêts, et comprend une vingtaine de hameaux parmi lesquels, le bourg et la Villeneuve concentrent la plus importante population.

En 2017, la commune comptait 278 habitants (source Insee) contre 708 en 1793. La population s’est maintenue à un niveau moyen de 700 habitants jusqu’en 1836, époque à partir de laquelle elle a progressivement chuté pour passer sous la barre des 300 en 1975(3) ce qui représente une densité de 14 habitants au Km².

 

L’église Saint-Jean-Baptiste

L’église de la Puisaye est très ancienne. Au XIème siècle, on retrouve dans une Charte de 1086 l’indication d’une donation de l’église faite par Isnar du Perche aux religieux de l’abbaye Saint-Pierre de Chartres. L’édifice originel serait donc antérieur à cette époque.

 

On trouve également trois documents confirmant cet assujettissement : un privilège accordé par l’évêque de Chartres, Geoffroy, le 27 novembre 1126, un second accordé par le pape Honorius le 8 mars 1127, et une charte de l’évêque de Chartres, Renault, datant de septembre 1215.

Modifications et travaux au fil du temps

Comme beaucoup d’édifices du Perche, d’importantes restaurations ont été entreprises entre le xve siècle et le xvie siècle. L’église est agrandie vers l’Est en construisant un chœur plus élevé que la nef. Cette extrémité se termine par une abside à trois pans rectilignes. Sous le choeur se trouvait un caveau dans lequel étaient inhumés les membres de la famille seigneuriale de La Puisaye. Suite aux événements révolutionnaires de 1793, une dizaine de cercueils en plomb furent extraits du caveau pour être convertis en munitions.

En novembre 1854, le clocher en très mauvais état menace la structure de l’église. Originellement situé au centre de l’édifice, le conseil municipal décide de le déplacer vers la façade Ouest, à l’appui du pignon au-dessus du porche. Carrée, la base du clocher est  surplombée d’une tour octogonale composée de briques et percée de lucarnes et de persiennes. Une flèche octogonale en ardoise couronne la tour du clocher.

Devenus inutiles, les poteaux soutenant l’ancien clocher sont supprimés, les fenêtres élargies et les lambris de la nef restaurés. La sacristie, très exiguë à l’origine, est entièrement détruite suite à l’abaissement du sol de l’église. Elle est reconstruite côté Nord, à l’appui du mur du chœur, grâce aux matériaux résultant des démolitions successives. Suite à tous ces changements, l’ensemble du mobilier de l’église est renouvelé.

En 2000, d’importants travaux extérieurs sont engagés concernant la charpente, la toiture et les enduits. Entre 2016 et 2018, les travaux intérieurs sont entrepris : traitement du salpêtre, réfection des enduits à la chaux, remplacement des menuiseries telles que le plancher.

Sur le fronton au-dessus du porcher de l’église une sculpture de Saint Jean-Baptiste portant un agneau en pierre polychrome a été installée au XVIIIème siècle et restauré au XXème siècle

 

 

 

 

 

Des pierres tombales classées

L’église de la Puisaye renferme deux anciennes pierres tombales remarquables (illustration), classées monument historique en 1908. La plus ancienne est celle d’Abraham du Hamel, seigneur d’Harou et de la Ridollière, écuyer sieur d’Haron, mort en 1623. La seconde concerne damoiselle Marie de Blondel, morte en 1625, dont la dalle est datée de 1631 (4).

Cette présentation a été réalisée à l’aide des cahiers d’histoire du Perche senonchois rédigés par l’association  culturelle de Senonches

Située sur la ligne « La Loupe – Verneuil », la gare de la Puisaye, également arrêt pour les Ressuintes, a géré un trafic « voyageurs » jusqu’en 1947. Les voitures réservées aux voyageurs cohabitaient avec les wagons de marchandises. A partir de 1947 le trafic fut exclusivement réservé aux trains de marchandises. Le tronçon Senonches – Verneuil fut définitivement fermé en 1950 suite au développement des axes routiers.

 

Mairie-école

En 1869, le 17 mai, la commune procède à l’achat d’une maison appartenant  à M. Ozanne pour y établir l’école, un logement pour l’instituteur et une salle de mairie. Vers 1960, la commune fait construire un nouveau bâtiment comprenant deux salles de classe et un préau-salle des fêtes.  Aujourd’hui, l’école fait partie d’un regroupement scolaire comprenant les communes de La Puisaye, des Ressuintes, de La Framboisière et de la Mancelière. Les 2 classes de la Puisaye accueillent une quarantaine d’élèves du CP au CM2 et une garderie qui prend en charge les enfants le matin à partir de 7h et le soir jusqu’à 18h30

 

Château de La Puisaye

Il n’en reste aujourd’hui que très peu de traces, car la révolution et le temps ont eu raison du château-fort édifié à La Puisaye non loin de l’église et à proximité de la Meuvette. Vers le milieu du 18ème siècle ce château appartenait au baron du Sard. A sa mort, monsieur de Beauvoir en hérita. A la révolution le château fut vendu puis démoli en 1795 et les pierres de taille en grès, les briques et les moellons furent dispersées. Au-dessus de la porte du château (photo) une inscription disait : « Roi je ne suis, Prince je ne daigne, Baron je suis ».

Il ne reste aujourd’hui qu’une partie des caves voûtées. Il y en avait sur 2 étages. Certaines sont parait-il, parfaitement conservées. La plus grande aurait 5 mètres de largeur, 4 de hauteur, et 12 mètres de longueur et serait remarquable par sa sécheresse et le bon état de conservation de ses murs.

Légende de la photo et des plans du lavoir

Construit entre 1912 et 1922 par l’entreprise Ozeray (Manou) le lavoir accueillait 12 laveuses. Il a été financé par souscription.

 

 

  1. La Meuvette prend sa source à l’étang des Bauchiots, aux Ressuintes. Vers 1760 elle servait à transporter par flottage le bois de chauffage et de charpente pour la ville de Rouen. Le bois arrivait au fil de l’eau dans un bassin creusé à Dampierre d’où il était acheminé par bateau en suivant le cours de l’Avre par Nonancourt, de l’Eure par Anet et de la Seine jusqu’à Rouen. A la fin du 20ème siècle la vallée de la Meuvette a été nettoyée et élargie sur une grande partie de son cours grâce à une subvention européenne.
  2. Albert Dauzatet Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, 1979 (ISBN2-85023-076-6), p. 549b-550a
  3. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Puisaye
  4. Dalle funéraire d’Abraham du Hamel », notice no PM28000504, base Palissyministère français de la Culture; « Dalle funéraire de Marie de Blondel », notice no PM28000503, base Palissyministère français de la Culture.